Nous observons au travers de l'architecture contemporaine que l'homme désire dissimuler l'inquiétant désordre de ses connaissances sous une voûte idéale!

Cette voûte doit être identifiable par tous, de tout endroit. Elle pourra ainsi, tout en étant ici, être ailleurs, telle une utopie dévoilée. Ne faut-il pas voir en cela une volonté, celle de l'Homme, d'unifier la connaissance sous une enveloppe, de la doter d'une structure commune? La bibliothèque de l'ère de l'information ne devrait-elle pas répondre à cette volonté? Nous devons voir en celle-ci une maille à tisser entre le savoir existant, conservé dans les bibliothèques classiques, et l 'information transmissible.

"Quand ils contemplent les œuvres réunies, l’ampleur des connaissances acquises, les progrès incommensurables de l’esprit humain, une même angoisse les saisit. Le monde leur apparaît comme un vertigineux désordre.(…) Rien ne fait plus sens. Le monde est désordre. Les connaissances accumulées semblent échapper à tout classement. La richesse même des monuments dispersés dans le temps et dans l'espace éveille le désir inquiet d'une unité. Un seul livre, un seul système dépositaire du savoir, source du sens, valable pour toutes choses." "Le pouvoir des bibliothèques, la mémoire des livres en Occident". Sous la direction de Marc Baratin et Christian Jacob. Edition Albin Michel, S.A., 1996, Paris.