Espace de créations électroniques
et de rencontres artistiques :
Comment satisfaire le désir d'espace
de l'imaginaire dans un monde où la recherche artistiques
s’imbibe de plus en plus des nouvelles possibilités technologiques
?
Alors que l'artiste traditionnel prenait
ses images dans le réel, ici, c'est la machine qui lui propose
un monde sur lequel il s'appuie et greffe son imaginaire.
Cependant, si l'informatique comme
monde utopique a des possibilités infinies, ce sont aussi
des possibilités définies, un imaginaire scientifique
et préparé auquel doit se heurter la recherche innovatrice
de l'artiste. Dans cette avancée technologique, de nouveaux
concepts introduisent le lieu.
C’est dans cet entre-deux de matière
qu’il faut mettre en œuvre des nouveaux codes de spatialité.
En façonnant l’espace par le
biais de plans aux inclinaisons, textures et opacités différentiées
le visiteur se retrouve projeté dans un lieu où l’œil perd
son pouvoir organisateur (proximité, limite, profondeur,
verticalité, …) et où la sensation visuelle prédominante
est celle d’une perte de territorialité. Une fusion est ici
suggéré entre le monde physique et le monde immatériel
de l’ordinateur.
L’espace n'est plus un espace simultané,
donné dans son ensemble. mais un espace enroulé, flou
dans les limites de son cadre et multiples par sa matrice informationnelle.
Il est restitué et vécu comme l’environnement réimaginé
par le myope ou l’aveugle qui le parcours à tâtons.
Faire d’un espace un lieu est bien
la tâche principale de cette architecture.
De même qu’être architecte
aujourd'hui, c'est cristalliser dans un espace topographique l'interface
entre le réel et le virtuel, afin de donner corps aux interprétations
multiples du sens commun ; c'est résoudre le paradoxe de
la nostalgie du lieu d'un corps devenu sans espace et pourtant nécessaire
à la matérialisation du lien social.
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